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     La civilisation Maya

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    AuteurMessage
    Valkyrie
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    Valkyrie


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    Age : 43
    Localisation : Québec

    La civilisation Maya Empty
    MessageSujet: La civilisation Maya   La civilisation Maya Icon_minitimeMar 19 Fév - 12:34

    La civilisation Maya

    Parmi les civilisations classiques de la Méso-Amérique, le peuple maya est probablement le mieux connu. Originaire du Yucatán aux environs de l'an 2600 avant l'ère chrétienne, il a atteint son apogée autour des années 250 apr. J.-C. sur le territoire délimité aujourd'hui par le sud du Mexique, le Guatemala, le nord de Belize et l'ouest du Honduras.

    S'inspirant des découvertes et des idées qu'ils ont héritées des civilisations plus anciennes comme celle des Olmèques, les Mayas ont maîtrisé l'astronomie, mis au point des calendriers perfectionnés et inventé une écriture hiéroglyphique. Cette civilisation s'est aussi distinguée par son architecture cérémoniale, prodigue de détails et d'ornements, et notamment par ses temples-pyramides, ses palais et ses observatoires, tous construits sans outils de métal. Habiles fermiers, les Mayas défrichaient de vastes étendues de forêts tropicales et bâtissaient, là où l'eau de surface était rare, d'immenses réservoirs souterrains d'eau de pluie. Ils savaient aussi fabriquer tissus et poterie et tracer des routes parmi les jungles et les marais pour tisser de vastes réseaux d'échanges commerciaux avec des peuples lointains.

    Vers 300 av. J.-C., les Mayas ont adopté un systèmede gouvernement hiérarchique où l'autoritéétait exercée par les nobles et les rois. Desroyaumes hautement structurés sont apparus au cours de lapériode classique, de 200 à 900 apr. J.-C. Lasociété était constituée de nombreuxÉtats indépendants, comportant chacun unecommunauté agricole rurale et de grandes villeédifiées autour de centres cérémoniels. Le déclin de la civilisation maya a commencé vers 900 apr. J.-C. quand - pour des motifs encore largement ignorés - les Mayas du sud ont abandonné leurs villes. Lorsque les Mayas du nordse sont intégrés à la société toltèque vers 1200 apr. J.-C., la dynastie maya a disparu. Certains centres périphériques ont cependant continué à prendre de l'essor jusqu'à la Conquête espagnole du début du XVIe siècle.

    On peut dire de l'histoire maya qu'elle est caractérisée par des cycles de grandeur et de décadence : des cités florissaient, puis connaissaient un déclin et étaient remplacées par d'autres. On peut également la considérer comme marquée à la fois par la continuité et le changement, déterminés par une religion qui demeure le fondement de leur culture. Pour ceux qui continuent de respecter les traditions mayas anciennes, la croyance dans l'influence du cosmos sur l'existence humaine et dans la nécessité de rendre hommage aux dieux par des rites continue de s'exprimer dans une foi hybride, à la fois chrétienne et maya.

    La civilisation Maya Mmcivil1


    Chronologie de la civilisation maya


    L'évolution de la culture maya
    Olmèques 1200-1000 av. J.-C.
    Mayas du Préclassique ancien 1800-900 av. J.-C.
    Mayas du Préclassique moyen 900-300 av. J.-C.
    Mayas du Préclassique récent 300 av. J.-C. - 250 apr. J.-C.
    Mayas du Classique ancien A.D. 250-600 apr. J.-C.
    Mayas du Classique récent A.D. 600-900 apr. J.-C.
    Mayas du Postclassique A.D. 900-1500 apr. J.-C.
    Période coloniale A.D. 1500-1800 apr. J.-C.
    Mexique indépendant 1821 apr. J.-C. - aujourd'hui






    av. J.-C.
    11 000
    Les premiers chasseurs-cueilleurs s'établissent dans les hautes terres et les basses terres mayas.
    3114 ou 3113
    Création du monde, date de départ du calendrier maya.
    2600
    Début de la civilisation maya.
    2000
    Essor de la civilisation olmèque de laquelle sont nés de nombreux aspects de la culture maya. L'agriculture paysanne se développe dans toutes les régions mayas.
    700
    Naissance de l'écriture en Méso-Amérique.
    400
    Premiers calendriers solaires gravés dans la pierre; toutefois, le calendrier solaire était peut-être connu des Mayas, et utilisé avant cette date.
    300
    Les Mayas adoptent l'idée d'une société hiérarchique dominée par les nobles et les rois.
    100
    Fondation de la ville de Teotihuacán qui, pendant des siècles, sera le centre culturel, religieux et commercial de la Méso-Amérique.
    50
    Construction de la ville maya de Cerros où est érigé un complexe de temples et de terrains de jeu. La ville est abandonnée pour des raisons inconnues 100 ans plus tard et les gens redeviennent pêcheurs et fermiers.
    apr. J.-C.
    100
    Déclin des Olmèques.
    400
    Les hautes terres mayas tombent sous l'emprise des habitants de Teotihuacán, une conquête qui marque, dans certaines parties des hautes terres, le début de la désintégration de la culture et de la langue mayas.
    500
    La ville maya de Tikal devient la première grande ville maya au fur et à mesure que s'y installent les citoyens de Teotihuacán qui y introduisent les notions nouvelles de capture, de rituel, de sacrifice humain et d'armement.
    600
    Un événement inconnu détruit la civilisation à Teotihuacán et l'empire sur laquelle elle était fondée. Tikal devient la première cité-état de la Méso-Amérique comptant 500 000 habitants dans la ville même et l'arrière-pays.
    683
    Mort de l'empereur Pacal à l'âge de 80 ans; il est enterré dans le Temple des Inscriptions à Palenque.
    751
    Début de la rupture des anciennes alliances mayas. Le commerce décline entre les cités tandis que s'intensifient les conflits entre les états mayas.
    869
    Fin de la construction à Tikal marquant le début du déclin de la ville.
    899
    Abandon de Tikal.
    900
    Fin de la période classique de la civilisation maya due à l'effondrement des villes situées dans les terres basses du Sud. Les villes du Nord du Yucatán continuent à prospérer.
    1200
    Début de l'abandon des villes mayas situées dans le Nord.
    1224
    Abandon de la ville de Chichén Itzá par les Toltèques. Le peuple connu sous le nom de Uucil-abnal, qui s'appellera plus tard Itzá, s'installe dans la ville dévastée.
    1244
    Abandon de Chichén Itzá par le peuple Itzá pour des motifs inconnus.
    1263
    Le peuple Itzá commence à construire la ville de Mayapán.
    1283
    Mayapán devient la capitale du Yucatán.
    1441
    Éclatement d'une rébellion à Mayapán; la ville sera abandonnée en 1461. Peu après, le royaume uni du Yucatán se désintègre au profit de seize états rivaux qui aspirent chacun à devenir le plus puissant.
    1511
    Un Espagnol dénommé Gonzalo Guerrero fait naufrage et échoue sur la rive est du Yucatán. Renonçant aux traditions de son peuple, il se fait tatouer le visage et percer les oreilles et il épouse une Maya de famille noble. Il deviendra plus tard un ennemi implacable des Espagnols et fera tout en son pouvoir pour aider les Mayas à résister à la domination espagnole au Yucatán.
    1517
    Premier débarquement des Espagnols sur les rives du Yucatán sous la direction de Hernandez de Cordoba qui mourra plus tard des blessures infligées au cours d'un combat contre les Mayas. Avec l'arrivée des Espagnols se répandent des maladies jusqu'alors inconnues des Mayas dont la variole, la grippe et la rougeole. En moins d'un siècle, 90 pour 100 des populations autochtones de la Méso-Amérique en mourront.
    1519
    Début de l'exploration du Yucatán par Hernán Cortés.
    1524
    Rencontre de Cortés avec le peuple Itzá, le dernier des peuples mayas non conquis par les Espagnols. Les Espagnols ne chercheront pas à étendre leur domination sur ce peuple avant le XVIIe siècle.
    1528
    Début de la conquête des Mayas du Nord par les Espagnols sous la direction de Francisco de Montejo. Les Mayas se défendent avec une vigueur surprenante et réussissent à tenir les Espagnols à distance pendant plusieurs années.
    1541
    Victoire des Espagnols contre les Mayas qui cessent toute résistance. Les Mayas continueront cependant à les harceler sporadiquement jusqu'à la fin du siècle.
    1542
    Établissement de la capitale de Mérida par les Espagnols au Yucatán.
    1695
    Découverte accidentelle des ruines de Tikal par le prêtre espagnol Avedaño et ses compagnons, qui s'étaient perdus dans la jungle.
    1712
    Insurrection des Mayas des hautes terres du Chiapas contre le gouvernement. Ces attaques se poursuivront de façon sporadique jusqu'aux années 1990.
    1724
    Abolition par la Couronne espagnole du système de l'encomienda conférant aux grands propriétaires terriens espagnols le droit d'imposer aux Mayas le travail forcé sur leurs terres tant qu'ils consentent à convertir les Mayas au christianisme.
    1821
    Le Mexique déclare son indépendance de l'Espagne. De façon générale, la vie devient plus tolérable pour les Mayas qu'elle ne l'avait été sous le règne espagnol.
    1822
    Publication à Londres du compte rendu des explorations de Palenque par le pionnier Antonío del Río à la fin du XVIIIe siècle. L'ouvrage suscite un vif intérêt et éveille le désir d'approfondir la connaissance de cette civilisation maya «perdue» et de ses établissements.
    1839
    Début d'une série d'explorations entreprises dans les régions mayas par le diplomate et avocat américain John Lloyd Stephens et l'artiste britannique doublé d'un talent de topographe, Frederick Catherwood. La civilisation classique maya se révèle pour la première fois aux yeux du monde dans toute sa splendeur.
    1847
    Insurrection, contre le gouvernement mexicain, des Mayas du Yucatán qui se rebellent contre leurs conditions de vie misérables et contre la cruauté subie aux mains des Blancs. La rébellion, connue sous le nom de Guerre des Castes, connaît un tel succès que les Mayas parviennent presque à s'emparer de toute la péninsule.
    1850
    Une «croix parlante» miraculeuse dans un village du centre du Quintana Roo prédit l'éclatement d'une guerre sainte contre les Blancs. Soutenus par les armes qu'ils ont reçues des Britanniques au Belize, les Mayas, inspirés d'un zèle messianique, se regroupent en sociétés quasi militaires. Le combat se poursuit jusqu'en 1901.
    1860
    Nouvelle rébellion des Mayas du Yucatán.
    1864
    Découverte par des ouvriers creusant un canal sur la côte antillaise du Guatemala d'une plaque de jade portant la date de 320 apr. J.-C. Cette plaque est l'un des objets connus les plus anciens qui montre une date sous forme de hiéroglyphes mayas.
    1880
    Début d'une nouvelle vague d'intervention gouvernementale dans les habitudes de vie des Mayas qui sont forcés de devenir manœuvres dans les plantations commerciales. De nombreux aspects des méthodes agricoles et des traditions culturelles des Mayas, qui avaient été préservées pendant 4000 ans, s'en trouvent détruits. Des villes jusqu'alors réservées aux Mayas deviennent rapidement un refuge pour les ladinos de races mixtes qui s'approprient les ressources économiques des indigènes et usurpent tous les postes de pouvoir social et économique.
    1910
    La corruption sans bornes du gouvernement déclenche la révolution mexicaine.
    1946
    Découverte de la ville maya de Bonampak par le photographe américain Giles Healey qui y est conduit par un Autochtone lacandón habitant non loin de là. Giles Healey devient le premier non-Maya à voir les impressionnantes peintures murales de Bonampak qui jettent la lumière sur de nouveaux éléments de la civilisation maya.
    1952
    Découverte et excavation, par l'archéologue mexicain Alberto Ruz, de la tombe du prêtre-roi Pacal à Palenque. C'est la première fois qu'une tombe est découverte à l'intérieur d'une pyramide maya. On avait cru jusqu'alors que les pyramides mayas étaient des temples consacrés exclusivement aux cultes religieux ou aux rites cérémoniels.
    1962
    Première tentative pour répertorier les symboles hiéroglyphiques mayas. Début, dans les basses terres du Sud, du pillage sauvage des tombes mayas et d'autres sites, qui se poursuivra jusque dans les années soixante-dix.
    1992
    Une femme maya quiché du Guatemala, nommée Rigoberta Menchu, dont une grande partie de la famille a été victime des brigades de la mort et qui s'est fait connaître par sa lutte contre l'extermination des Mayas, remporte le prix Nobel de la paix.



    Les peuples, la géographie et les langues

    La patrie maya, qu'on appelle Méso-Amérique, s'étend sur cinq pays : le Mexique, le Guatemala, le Belize, le Honduras et le Salvador. Certaines découvertes donnent maintenant à penser que le peuple que l'on appelle aujourd'hui les Mayas a en fait migré de l'Amérique du Nord aux hautes terres du Guatemala, peut-être dès 2600 av. J.-C., pour se regrouper en villages d'agriculteurs. La culture maya de la période préclassique est largement inspirée de la civilisation olmèque, qui l'a précédée et qui a culminé vers 1200 av. J.-C.

    À l'apogée de la civilisation maya, c'est-à-dire la période classique (200 à 900 apr. J.-C.), les Mayas occupaient pratiquement entièrement un territoire de quelque 311 000 kilomètres carrés qui était divisé en trois grandes zones :


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    les forêts tropicales humides des basses terres qui s'étendaient du nord-ouest du Honduras au-travers de la région de Petén, au Guatemala, jusqu'au Belize et au Chiapas. C'était là le cœur de la civilisation maya classique, où se trouvaient notamment les villes de Copán, Yaxchilán, Tikal et Palenque;.
    les hautes terres du Guatemala et la côte du Pacifique, où l'influence aztèque pendant la période préclassique a provoqué des différences de développement d'ordre culturel entre les Mayas de cette région et ceux de la région centrale ou des basses terres.
    le nord de la péninsule du Yucatán où se trouvent les sites de Labná, Chichen Itzá et Uxmal. Les basses terres du nord sont caractérisées par une végétation de broussailles, un sol mince et des eaux de surface peu abondantes. Après la chute des villes-états des terres basses, qui marque la fin de la période classique, les migrations vers le Yucatán, où la culture maya continua de s'épanouir jusqu'à l'arrivée des guerriers toltèques, augmentent.

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    Les cours d'eau : Une série de cours d'eau prennent naissance dans les montagnes et coulent vers l'océan Pacifique, sur la côte ouest, et vers le golfe du Mexique, dans les basses terres méridionales du Petén. Ces fleuves et rivières servaient de voie de circulation et permettaient de se rendre d'une ville à l'autre en canot. La plupart des villes mayas de la période classique étaient construites près de cours d'eau procurant de l'eau pour la consommation humaine et donnant accès aux routes commerciales. Dans les basses terres du Yucatán, au nord, il n'y a toutefois pas de cours d'eau important.

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    La forêt pluviale : Si l'on fait exception des hauts sommets volcaniques recouverts de glaciers, la plus grande partie de la Méso-Amérique est recouverte par une dense forêt pluviale. La forêt pluviale est une sorte de serre, procurant chaleur, lumière et eau, et produisant un très grand nombre d'espèces végétales. À l'opposé des riches humus des forêts tempérées, le sol des forêts pluviales est mince et pauvre. Pour survivre, les plantes et arbres tropicaux se sont dotés de racines extrêmement efficaces qui absorbent les substances nutritives des végétaux morts (lesquels se décomposent rapidement à cause de la chaleur et de l'humidité) avant qu'elles ne soient emportées par les eaux.

    Le sol : Les meilleurs sols se trouvent dans les vallées des hautes terres du sud, où des éruptions volcaniques ont enrichi la terre. Le climat printanier et les vallées fertiles ont fait de cette région un lieu favorable à la présence humaine en dépit de la menace des volcans. Aujourd'hui, elle abrite la plus grande partie de la population maya.

    La famille linguistique maya

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    Même si les peuples de langue maya qui étaient installés dans ces régions se ressemblaient par bien des aspects, leur éparpillement géographique a entraîné l'évolution de plusieurs langues qui sont de souche commune, mais suffisamment différentes les unes des autres pour faire en sorte que les différents groupes d'origine maya ne peuvent plus, aujourd'hui, se comprendre entre eux. Cette divergence linguistique complique d'ailleurs les efforts de traduction des inscriptions hiéroglyphiques retrouvées à l'emplacement des villes-états. Les érudits cherchent encore aujourd'hui à retracer l'évolution des langues mayas et les interprétations diffèrent, bien que l'on convienne généralement que quatre ou cinq groupes linguistiques sont apparus à la période préclassique moyenne (900 à 300 av. J.-C.).


    Les anciennes cités mayas


    Les cités mayas formaient, avec leur arrière-pays agricole, des centres administratifs et rituels. Les grandes cités mayas étaient très populeuses. Au centre même de Tikal par exemple, se dressaient sur 15,6 kilomètres carrés, quelque 10 000 bâtiments, allant des temples-pyramides aux huttes à toit de chaume. On évalue la population de Tikal à plus de 60 000 habitants, une densité beaucoup plus forte que celle d'une ville moyenne d'Europe ou d'Amérique à la même époque.

    Une ville maya de la période classique consistait habituellement en une série de plates-formes stratifiées surmontées de structures de maçonnerie qui pouvaient aussi bien être de grands temples-pyramides et des palais que de simples maisons individuelles. Autour de ces structures étaient aménagées de vastes cours ou esplanades. L'architecture maya se caractérisait par l'abondance des sculptures en bas relief et des peintures murales ornant les édifices, qui dénotaient un sens aigu de l'art et de la décoration. Dans les grandes cités comme Tikal, des routes ou des chemins en pierre reliaient parfois les édifices imposants et les grands ensembles entre eux.


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    Le plus impressionnant des sites mayas est probablement celui de Tikal, au Guatemala. Sur ces photographies, on voit les édifices qui entourent la Grande Place : le temple de Jaguar géant (à droite, circa 700 apr. J.-C.), le temple des Masques (circa 699 apr. J.-C.) et l'Acropole nord. La tombe d'un grand prêtre, enterré avec des centaines d'offrandes, en l'occurrence des vases, du jade, etc., se trouve au cœur du temple de Jaguar géant. Le lieu de culte au haut de l'édifice se trouve au faîte d'une pyramide à neuf paliers.

    Les cités, rarement disposées sous forme de quadrilatères, semblent s'être développées sans plan préconçu, les temples et les palais ayant été détruits et rebâtis maintes fois au cours des siècles. L'aménagement apparemment arbitraire des cités mayas complique le tracé de leurs frontières. Certaines sont délimitées par des fossés tandis que d'autres sont parfois, quoique rarement, entourées de fortifications. On ne bâtissait pas d'ordinaire de murailles autour des sites, à l'exception de certaines villes récemment découvertes datant de l'effondrement de la civilisation maya où l'on s'était ainsi prémuni contre l'envahisseur.

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    (à gauche) Voici le "Castillo" (un temple) et une partie de la ville fortifiée de Tulúm (nord du Yucatán, au Postclassique).
    (à droite) La pyramide du Magicien, à Uxmal (nord du Yucatán), a une forme particulière. Elle est construite sur une grande plate-forme ovale, mais hormis cette particularité, elle est de la même forme que les temples-pyramides traditionnels. D'après la légende maya, le temple a été créé en l'espace d'une seule nuit par un enfant prodige qui serait devenu le souverain du pays. En réalité, il a peut-être fallu jusqu'à 300 ans pour ériger la structure que l'on observe aujourd'hui puisqu'il s'agit en fait de cinq structures bâties l'une sur l'autre.


    Les temples-pyramides représentent les plus impressionnants fleurons des cités mayas. Construits de blocs de calcaire taillés à la main, ils surplombaient les bâtiments environnants. Les temples comptaient habituellement une ou plusieurs pièces, mais celles-ci étaient si exiguës qu'elles ne pouvaient servir qu'à la tenue de cérémonies réservées aux initiés. Il y avait une signification symbolique aux alignements des bâtiments cérémoniels.

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    (à gauche) Le «Couvent» d'Uxmal servait en fait comme une complexe de palais; cet édifice est situé à côté de la pyramide du Magicien.
    (à droite) Le «Palais» domine la zone centrale de Palenque. Sis sur un vaste monticule artificiel, ce réseau de galeries et de cours est à peu près de la dimension d'un pâté de maisons standard en Amérique du Nord.


    Si les temples étaient les structures les plus imposantes, plus nombreux étaient les palais d'un étage, d'aspect semblable, mais aux plates-formes beaucoup plus basses. Ces palais comportaient quelques douzaines de pièces aux murs enduits de plâtre. Souvent, contrairement aux temples-pyramides, une ou deux cours intérieures étaient aménagées dans l'enceinte des palais.

    On ne sait pas au juste à quoi servaient ces «palais». Les chefs ou d'autres membres de l'élite y habitaient peut-être, quoique les pièces fussent minuscules et sans confort. Selon les archéologues, il est plus vraisemblable que les nobles aient vécu dans des édifices aujourd'hui disparus. Il se pourrait aussi que des moines, des religieuses ou des prêtres aient vécu dans ces «cellules», bien que l'existence d'ordres ecclésiastiques ou monastiques chez les anciens Mayas ne soit pas attestée.

    Dans certaines régions, l'eau souterraine était rare, si bien que l'on fabriquait sans doute, dans de grands centres comme Tikal, de vastes réservoirs pour servir la population durant la saison sèche. De nombreux sites disposaient aussi de terrains de jeux. Certains étaient munis de bains de vapeur, probablement d'origine mexicaine. Devant les grands temples et palais des villes importantes se dressaient habituellement, dans le stuc des terrasses et des esplanades, une multitude de piliers ou de stèles. Ces stèles, parfois placées sur les plates-formes, servaient alors à étayer les temples-pyramides et il n'était pas rare que soient disposés devant elles des autels plats et peu élevés, de forme arrondie.

    Parmi les constantes des principes architecturaux figurent la voûte en encorbellement et la crête couronnant le toit. Contrairement aux arches européennes, la voûte n'avait pas de clé, ce qui lui donnait davantage l'apparence d'un triangle étroit que d'une arcade. Bien que cette forme inhabituelle ait parfois été attribuée à la méconnaissance des techniques nécessaires à la fabrication des clés, d'aucuns prétendent qu'il s'agissait d'un choix délibéré. La voûte comportait toujours neuf strates de pierre représentant les neuf strates du monde souterrain; la clé de voûte superposée aurait constitué un élément de plus, étranger à la cosmologie maya.

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    Le Grand portail, à Labná (sud du Yucatán), est un beau spécimen d'architecture du style puuc. Les architectes ont préféré peut-ê le symbolisme de la voûte maya au fonctionnalisme d'une véritable arche avec clef de voûte.


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    Le temple du Soleil, à Palenque, a été bâti par Chan-Bahlum («serpent-jaguar»), fils de Pacal, vers 690 apr. J.-C. L'arête de toit n'a pas de fonction structurelle, mais on peut considérer qu'elle ressemble au panache de cérémonie porté par un roi. Le toit mansardé du temple est orné de magnifiques figures en stuc qui font la renommée de Palenque, avec raison d'ailleurs.


    La crête du toit consistait en un treillis de pierre surmontant la structure, déjà élevée, des temples-pyramides. Peut-être les architectes mayas, craignant que ces temples ne fussent pas assez grandioses, voulaient-ils ainsi les rehausser. La crête était toujours abondamment ornementée de reliefs peints en plâtre, à l'instar des façades des temples. Les entrées, les montants de porte et les façades de nombreux autres bâtiments mayas étaient également décorés d'une multitude de sculptures en bois ou en pierre.


    La cosmologie et la religion


    Les Mayas croyaient en la récurrence des cycles de la création et de la destruction et pour eux les ères duraient, d'après notre système moderne de computation du temps, quelque 5200 ans. Le cycle actuel aurait commencé en 3113 ou 3114 av. J.-C. de notre calendrier et devrait prendre fin en l'an 2011 ou 2012.

    Il n'est pas facile, d'après la connaissance que nous avons aujourd'hui de la civilisation maya, d'interpréter leur cosmologie. Il semble évident, toutefois, que les Mayas voyaient la Terre comme une forme plate et carrée. Chacun de ses quatre angles était situé à un point cardinal et était représenté par une couleur : le rouge à l'est, le blanc au nord, le noir à l'ouest et le jaune au sud. Le centre était vert.

    Certains Mayas croyaient aussi que le ciel était stratifié et que chacun de ses quatre angles était soutenu par une divinité d'une musculature impressionnante appelée «Bacab». Pour d'autres, le ciel était soutenu par quatre arbres de couleurs et d'espèces différentes, et le ceiba vert, ou liard, se dressait au centre.

    Pour les Mayas, la forme aplatie de la Terre représentait le dos d'un crocodile géant reposant dans un bassin rempli de nénuphars. Dans le ciel, le pendant du crocodile était un serpent bicéphale, une notion sans doute attribuable au fait que le vocable maya désignant le ciel ressemble au mot serpent. En caractères hiéroglyphiques, le corps du serpent-ciel est représenté non seulement par son propre signe - barres croisées - mais aussi par ceux du Soleil, de la Lune, de Vénus et d'autres corps célestes.

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    L'image du visage humain émergeant des mâchoires du serpent est un thème fréquent dans l'art maya. Par contre, dans ce cas, la sculpture du serpent couvert de plumes est une addition subséquente (toltèque) au dessin géométrique de la mosaïque maya. L'image est un élément d'une frise compliquée qui se trouve sur la façade occidentale du «Couvent», à Uxmal.

    Le ciel était composé de 13 strates, chacune ayant sa propre divinité. Au niveau le plus élevé se trouvait l'oiseau muan, une sorte d'effraie. Le monde souterrain comportait neuf strates sur lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit. Le monde souterrain était un endroit froid et inhospitalier auquel étaient destinés la plupart des Mayas après leur mort. Cet univers souterrain accueillait aussi chaque soir les corps célestes comme le Soleil, la Lune et Vénus, une fois franchi le seuil de l'horizon.

    On en sait très peu sur le panthéon maya. Il renfermait un nombre incalculable de divinités dont au moins 166 portent un nom. Cette prolifération s'explique en partie par le fait que chacune des divinités se présentait sous des aspects multiples. Certaines avaient plus d'un sexe, d'autres pouvaient être à la fois jeunes et âgées. Chaque dieu représentant un corps céleste possédait dans le monde souterrain un visage différent qui se révélait chaque soir à sa «mort».

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    lyphe de Palenque qui représente une divinité maya.

    Certaines sources mayas font aussi état d'un dieu suprême unique, appelé Itzamná, auteur de l'écriture et mécène des arts et des sciences. Son épouse, Ix Chel, était la déesse du tissage, de la médecine et de l'enfantement et l'ancienne déesse de la Lune.

    Les prêtres mayas n'étaient pas célibataires et il arrivait souvent que leurs fils leur succèdent. Le rôle des prêtres était étroitement lié au calendrier et à l'astronomie. Ils contrôlaient l'apprentissage et les rituels et ils étaient responsables de la computation du temps, des festivals, des cérémonies, des jours et des saisons fatidiques, de la divination, des événements, du traitement des maladies, de l'écriture et des généalogies.

    Tous les rituels mayas étaient dictés par le calendrier du cycle sacré, de 260 jours et toutes les démonstrations avaient une signification symbolique. L'abstinence sexuelle était rigoureusement observée avant et durant ces événements et l'automutilation était couramment pratiquée pour fournir le sang avec lequel on bénissait, par l'onction, les articles religieux. L'élite était obsédée par le sang - le sien et celui des prisonniers - et le rite de la saignée constituait un important aspect de tout grand événement du calendrier maya. La saignée servait aussi à se concilier les dieux et au début du déclin de la civilisation maya, les chefs qui possédaient de vastes territoires couraient, disait-on, d'une ville à l'autre pratiquer ce rite pour sauver leur royaume en voie de perdition.

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    Pour les Mayas, le sacrifice sanglant était nécessaire à la survie tant des dieux que des humains, faisant monter l'énergie humaine vers le ciel et recevant en retour le pouvoir divin. Le roi se servait d'un couteau d'obsidienne ou d'un aiguillon de pastenague pour s'entailler le pénis, dont il laisser couler le sang sur du papier contenu dans un bol. Les épouses des rois prenaient aussi part à ce rite en tirant une corde hérissée d'épines à travers leur langue. On faisait brûler le papier taché de sang, et la fumée qui s'en élevait établissait une communication directe avec le Monde céleste.

    La coutume voulait que les prisonniers, les esclaves, surtout les enfants et notamment les orphelins et les enfants illégitimes que l'on achetait spécialement pour l'occasion, soient offerts en sacrifice. Avant l'ère des Toltèques, on sacrifiait plutôt les animaux que les humains - dindons, chiens, écureuils, cailles et iguanes étant les espèces jugées dignes d'être offertes aux dieux mayas.

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    Le chaman se prépare à célébrer la cérémonie cha-chac, qui supplie le dieu Chac de fournir la pluie.

    Les prêtres recevaient, pour effectuer les sacrifices humains, l'aide de quatre hommes âgés appelés chacs, en l'honneur du Dieu de la Pluie du même nom. Ces hommes tenaient les bras et les jambes de la victime offerte en sacrifice tandis qu'un autre officiant nommé Nacom lui ouvrait la poitrine. Un chaman nommé Chilam assistait aussi à la cérémonie et recevait, pendant qu'il était en transe, des messages des dieux dont les prophéties étaient interprétées par l'assemblée des prêtres.

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    (à gauche) Les spectacles publics de danse et de théâtre rituels, où les rois et les nobles étaient transformés en dieux en entrant dans une transe visionnaire, étaient d'autres moyens de communication avec le monde des esprits. Ponctués de chants, de musique instrumentale, couverts par les cris et les railleries des milliers de personnes venues y assister, ces rites réaffirmaient le pouvoir du roi d'être le réceptacle de pouvoirs surnaturels au profit de son peuple.
    (à droite) Cette petite figurine représente un joueur de balle. Le jeu de balle symbolise le combat à mort qui eut lieu au cours de la troisième création. Le sol du terrain représente la plate-forme terrestre, qui sépare le monde humain du Monde inférieur. C'étaient les dieux qui déterminaient les vainqueurs du jeu de balle, tout comme ils décidaient qui serait victorieux à la guerre. (Photo fournie par l'Instituto nacional de antropologiá e historia)


    Les Mayas croyaient que lorsqu'on mourait, on pénètrait dans le Monde inférieur par une grotte ou un cenote. Lorsque les rois mouraient, ils empruntaient le chemin lié au mouvement cosmique du soleil et tombaient dans le Monde inférieur, mais parce qu'ils possédaient des pouvoirs surnaturels il renaissaient dans le Monde céleste et devenaient des dieux. Mourir de mort naturelle faisait trembler les Mayas, surtout en raison du fait que les morts n'allaient pas automatiquement au paradis. Les gens ordinaires étaient enterrés sous le plancher de leur maison, leur bouche remplie de nourriture et d'une perle de jade, et ils étaient entourés des objets et des articles religieux qu'ils avaient utilisés durant leur vie. Les tombeaux des prêtres renfermaient des livres.

    Les gens de la haute noblesse étaient incinérés - une pratique d'origine mexicaine - et leur temple funéraire était érigé au-dessus de leur urne. Dans les premiers temps, les nobles étaient enterrés dans des sépulcres sous des mausolées. Certains Mayas momifiaient même la tête des seigneurs décédés. Celles-ci étaient déposées dans des oratoires familiaux et «nourries» à intervalles réguliers.

    Après la conquête espagnole, les systèmes de croyance maya et chrétien ont commencé à se confondre. Selon certains archéologues, les deux systèmes accusaient de nombreuses ressemblances : dans les deux cas, on brûlait de l'encens durant les cérémonies rituelles, on pratiquait l'iconolâtrie, il y avait des prêtres et on organisait de longs pèlerinages aux jours désignés du calendrier rituel.


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    Deux encensoirs en céramique utilisés aux cérémonies religieuses. Celui à gauche représente le dieu Chac, qui tient un cœur humain à la main gauche et un gobelet à boire à la main droite. (Photos fournies par l'Instituto nacional de antropologiá e historia)

    La plupart des Mayas observent de nos jours une religion entremêlée d'anciennes notions mayas, d'animisme et de catholicisme. Certains croient toujours, par exemple, que leur village est le centre cérémoniel d'un univers soutenu aux quatre coins par des dieux. Lorsque l'un de ces dieux déplace son fardeau, il se produit un tremblement de terre. La voûte céleste est le domaine du Soleil, de la Lune et des étoiles; toutefois, le Soleil est clairement associé avec Dieu le Père ou Jésus-Christ tandis que la Lune est associée à la Vierge Marie.

    Bien des Mayas sont convaincus que leurs montagnes sont à l'image des anciens temples-pyramides. Les montagnes et les collines sont également perçues comme les demeures des divinités ancestrales : des figures paternelles et maternelles que l'on honore dans leur demeure de prières et à qui l'on offre de l'encens, des poules noires, des cierges et des spiritueux. Beaucoup de villages mayas voient encore de nos jours des chamans prier pour l'âme des malades aux lieux de pèlerinage en montagne. Les Mayas croient aussi en un Seigneur de la Terre - un métis gras et vorace habitant dans des cavernes et des cenotes, qui contrôle tous les points d'eau et à qui l'on doit les éclairs et la pluie.

    On croit aussi aux forces surnaturelles des esprits de la forêt. Aux quatre entrées de certains villages actuels, sont placés quatre paires de croix et quatre esprits de jaguar, appelés balam, qui ont pour fonction de chasser les démons. On invoque encore les divinités de la forêt dans les rites agricoles et l'on croit toujours que des vents mauvais, qui circulent librement dans le monde, sont cause de maladies et de souffrances tout comme les aluxob, ces nains à l'allure de lutins, qui sont porteurs de malchancesource et autre info sur les maya : http://www.civilisations.ca/cmc/exhibitions/civil/maya/mmc01fra.shtml
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    MessageSujet: Re: La civilisation Maya   La civilisation Maya Icon_minitimeMar 19 Fév - 12:55

    L'écriture hiéroglyphique

    Le système d'écriture maya est considéré par les archéologues comme le plus perfectionné des systèmes de la Méso-Amérique.

    Les Mayas utilisaient 800 signes individuels ou glyphes, disposés deux par deux en colonnes se lisant de gauche à droite et de haut en bas. Les glyphes mayas représentaient des mots ou des syllabes se combinant pour désigner n'importe quel concept : un nombre, une période de temps, un membre de la royauté - par son nom ou son titre - un événement survenu au cours de la dynastie, un dieu, un scribe, un sculpteur, un objet, un édifice, une place ou un mets. Les inscriptions hiéroglyphiques étaient soit gravées dans la pierre ou le bois sur des monuments et des œuvres architecturales, soit peints sur du papier, des murs de plâtre ou des objets en céramique.

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    La civilisation Maya GlahautLa civilisation Maya GlhousetLa civilisation Maya GlchildtLa civilisation Maya Glpalent

    Des glyphes qui représentent, de gauche à droite, le ciel, un ahau (roi), une maison, un enfant et la ville de Palenque.


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    L'unité de base du système d'écriture maya est le cartouche de glyphes, qui équivaut aux mots ou aux phrases d'une langue moderne. Les cartouches pouvaient ne renfermer que trois ou quatre glyphes ou au contraire en comporter jusqu'à 50. Certains glyphes avaient aussi valeur de préfixe ou de suffixe. Le système n'était pas alphabétique.
    'écriture maya est difficile à interpréter pour un certain nombre de raisons. Tout d'abord, les glyphes ne représentent pas que des sons ou des concepts, ils sont parfois mixtes, ce qui en rend la lecture difficile. En outre, de nombreux glyphes peuvent avoir plus d'une signification, les concepts pouvant être transcrits de diverses manières. Les nombres, par exemple, peuvent être transcrits à l'aide de symboles numériques ou à l'aide de symboles graphiques représentant le dieu qui leur est associé, ou les deux à la fois. Certains glyphes, tout en illustrant un même concept, correspondent aussi à plus d'un symbole phonétique. Par exemple, le nom du chef de Palenque, Pacal, qui signifie littéralement «masque à main», apparaît parfois sous la forme d'un pictogramme représentant un masque à main, parfois sous forme de transcription phonétique en trois syllabes «pa-cal-la» et parfois des deux façons, picturale et phonétique.

    Le décryptage des textes a été facilité grâce aux ordinateurs, aux techniques d'illustration et aux connaissances accumulées au cours d'un siècle de recherches scientifiques. Néanmoins, les hiéroglyphes mayas n'ont pu être entièrement déchiffrés : on ne peut que les interpréter, et non les lire. À ce jour, près de 85 pour 100 des hiéroglyphes ont été décryptés.

    Chez les Mayas, l'écriture était un don sacré des dieux et la plupart des gens ne pouvaient lire. La connaissance de la lecture et de l'écriture était la chasse gardée d'une élite restreinte qui se croyait nantie du privilège d'entrer en communication directe avec les dieux et de servir d'intermédiaire entre ceux-ci et le petit peuple.

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    étail de la cartouche des 96 glyphes, dans la tour du «Palais» à Palenque. On considère qu'il s'agit là des plus belles inscriptions taillées par les Mayas.

    Dès les premiers temps de leur histoire, les Mayas ont utilisé l'écriture comme un instrument de propagande plutôt comme une façon de consigner avec force précision les événements historiques. Dans une société hiérarchique où l'élite combattait pour les postes de prestige et de pouvoir, l'écriture servait à renforcer la puissance militaire du chef et à légitimer sa descendance de la noblesse ancestrale et des forces divines. Les inscriptions sur les monuments de pierre avaient pour objet de peindre le chef sous le jour le plus favorable qui soit; elles relataient principalement des événements historiques, les mariages, les naissances, les campagnes militaires et les victoires ainsi que les faits et gestes des dirigeants et les activités de la dynastie.

    Les glyphes étaient également peints sur des codex faits de peau de daim ou de pâte à papier blanchie provenant du figuier, recouverte d'une fine couche de plâtre et pliée en accordéon. Les inscriptions sur les codex étaient peintes par des scribes hautement qualifiés qui y consignaient les rituels, les chronologies et les événements importants.

    La plupart des codex ont été incendiés durant le XVIe siècle par les Espagnols qui tentaient de convertir les Mayas au christianisme. Ceux qui ont été épargnés constituent toutefois une source précieuse d'information sur les croyances religieuses des Mayas et leur cycle rituel, et ils renferment des données sur les dieux associés à chaque jour du calendrier maya et sur les tables d'astronomie décrivant les cycles de Vénus et d'autres corps célestes.
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    Dans une des reconstitutions montées pour le film IMAX, on voit un scribe de la période classique assis dans un temple à Yaxchilán en train d'utiliser une brosse faite de piquants de porc-épic pour consigner des données d'astronomie dans un codex.

    Après l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle sont apparus nombre de dictionnaires, de glossaires et de livres de prière mayas. Ces recueils facilitent grandement l'analyse linguistique des hiéroglyphes. Les Mayas ont aussi appris à transcrire leur propre langue à l'aide de l'alphabet romain et leurs ouvrages plus récents ne sont plus écrits en hiéroglyphes mais transcrits phonétiquement en caractères latins.

    Les quatre codex que nous connaissons portent exclusivement sur la religion et l'astronomie. Ils sont pour la plupart écrits en yucatèque de l'époque, une des 31 langues mayas. Les quatre codex préhispaniques sont les suivants :

    Le codex de Dresde, comportant 78 pages, a probablement été rédigé à Chichén Itzá entre l'an 1200 et l'an 1250. Certains archéologues estiment qu'il pourrait avoir été écrit un demi-siècle plus tard, ailleurs au Yucatán. Il renferme des almanachs, comptabilisant les jours, des tables d'éclipse, des prédictions, de prophéties et un relevé des mouvements de la planète Vénus. Il mesure trois mètres et demi et il aurait été peint par au moins huit scribes.

    Le codex de Madrid, appelé Codex Tro-Cortesianus, se compose de deux fragments. Il comprend 112 pages d'écrits religieux et de prédictions.

    Le codex de Paris ou codex Peresianus, d'une longueur de 22 pages, renferme des prédictions et un calendrier.

    Le codex Grolier est celui qui a été découvert le plus récemment; il a été pour la première fois présenté au public au Grolier Club de New York. Il semble qu'il ait été découvert dans une caisse en bois, dans une caverne du Chiapas. Il est en piètre état et ne contient que la moitié d'une table de 20 pages traitant des mouvements de la planète Vénus. Il est daté de 1230 apr. J.-C., ce qui en fait le plus ancien des codex connus d'avant la Conquête.

    Parmi les autres ouvrages mayas importants, mentionnons les suivants :

    Le Popol Vuh est un grand récit épique relatant les événements sacrés et profanes jalonnant l'histoire du peuple maya quiché. Il a été rédigé en caractères latins par les chefs des Mayas Quichés de Chichicastenango entre 1554 et 1560.

    Le Chilam Balam sont des recueils de chants, de prophéties et de calendriers préservés par la tradition orale et transcrits maintes et maintes fois. Ces ouvrages renferment les observations, les calendriers et les prophéties du devin ou magicien nommé Balam, et ils portent le nom de leur lieu d'origine.

    Les Annales des Cakchiquels ont été d'abord traduites en anglais, puis en espagnol. Elles sont aussi connues sous le nom de Mémorial Solola et elles ont été rédigées en 1605 en langue cakchiquelle. Le contenu de ces annales est semblable à celui du Popol Vuh.

    La Relation des choses du Yucatán a été rédigée par le père Diego de Landa, responsable de l'autodafé d'un grand nombre d'anciens textes, codex et documents mayas. Certains voient dans la rédaction de cette œuvre une explication de la colère destructrice de l'auteur, tandis que d'autres y voient un acte de repentir pour ce geste iconoclaste qui a réduit à néant une si vaste collection de documents historiques.

    Il existe en outre 93 comptes rendus divers, portant sur l'histoire et la géographie, rédigés par les Mayas. On y traite tantôt de flore, de faune, de population ou de ruines, tantôt de coutumes, de traditions ou d'événements historiques.
    Les hiéroglyphes mayas ont été répertoriés pour la première fois en 1962. Depuis 1980, beaucoup de progrès ont été réalisés dans le écryptage des nouveaux glyphes trouvés à Palenque, à Tikal et ailleurs. Ces travaux, qui se poursuivent, permettent d'espérer qu'un jour seront éclaircis nombre des mystères entourant les Mayas.


    Le calendrier maya

    Le calendrier maya date probablement, dans sa forme finale, du premier siècle av. J.-C. et il serait le produit de la civilisation olmèque. Le calcul des prêtres mayas était si précis que la correction de leur calendrier est de dix-millième de journée plus exacte que le calendrier en usage actuellement dans le monde.

    De tous les anciens systèmes de computation du temps, ceux des Mayas et les autres systèmes méso-américains sont les plus complexes et les plus détaillés. Leur mois était de 20 jours et l'année civile était double : un cycle sacré de 260 jours, dénommé Tzolkin, et l'année vague de 365 jours, ou Haab. Ces deux calendriers coïncidaient tous les 52 ans. Cette période de 52 ans était désignée sous le nom de «faisceau» et elle représentait pour les Mayas l'équivalent d'un siècle pour nous.

    Le cycle sacré de 260 jours est composé de deux cycles plus courts : les chiffres 1 à 13, et 20 noms de jours différents. Le nom de chaque journée est représenté par un dieu qui transporte le temps à travers le ciel, marquant ainsi le passage du jour à la nuit. Les noms des jours sont les suivants : Imix, Ik, Akbal, Kan, Chicchan, Cimi, Manik, Lamat, Muluc, Oc, Chuen, Eb, Ben, Ix, Men, Cib, Caban, Eiznab, Cauac et Ahau. Certains de ces noms renvoient à des divinités animales comme Chuen (le chien) et Ahau (l'aigle); certains archéologues ont fait remarquer que la séquence des animaux chez les Mayas est parallèle à celle des signes lunaires du zodiaque de nombreuses civilisations de l'Orient et de l'Asie du Sud-Est.
    Selon la formule du tzolkin de 260 jours, le temps n'est pas linéaire mais il évolue en cercles concentriques semblables à une spirale. Les deux cycles de 13 et de 20 s'entremêlent et se répètent sans cesse. Le calendrier commence donc par 1 Imix, 2 Ik, 3 Akbal, et ainsi de suite jusqu'à 13 Ben, après quoi il enchaîne avec 1 Ix, 2 Men, etc. Dans ce contexte, le jour Imix devient 8 Imix. Le dernier jour de ce cycle de 260 jours est le 13 Ahau. Personne ne connaît au juste l'origine de ce calendrier inusité. Le cycle de 260 jours peut regrouper plusieurs événements célestes, y compris la configuration de Mars, les apparitions de Vénus, les saisons d'éclipse et même l'intervalle entre la conception et la naissance des humains.

    Le calendrier de 260 jours servait à déterminer les activités importantes liées aux divinités. On l'utilisait pour nommer les personnes, prédire l'avenir et décider des dates propices aux grands événements comme les combats ou les mariages, par exemple. Chaque journée comportait ses augures et ses associations et la cadence inexorable des 20 jours évoquait une machine de prédiction de l'avenir guidant la destinée des Mayas.

    L'année vague, ou haab, de 365 jours était semblable à notre calendrier moderne; elle comportait 18 mois de 20 jours chacun et se terminait par une période de cinq jours. Le calendrier profane de 365 jours se rapportait surtout aux saisons et à l'agriculture et était basé sur le cycle solaire. Les 18 mois mayas étaient les suivants, dans l'ordre : Pop, Uo, Zip, Zotz, Tzec, Xuc, Yaxkin, Mol, Chen, Yax, Zac, Ceh, Mac, Kankin, Maun, Pax, Kayab, Cumku. La période de malchance, qui durait cinq jours et portait le nom de uayeb, était tenue pour une période critique, marquée par le danger, la mort et le mauvais sort.

    La nouvelle année solaire maya aurait débuté à un moment donné au cours de notre mois de juillet, par le mois maya Pop. Le mois maya de 20 jours débutait toujours par le positionnement du mois, suivi par les jours numérotés de 1 à 19, puis par le positionnement du mois suivant et ainsi de suite. Ce procédé concorde avec la notion maya selon laquelle chaque mois influence le suivant. La nouvelle année maya débutait dès lors par le 1 Pop suivi du 2 Pop et ainsi de suite jusqu'au 19 Pop, après quoi naissait le mois Uo, écrit 0 Uo puis 1 Uo, 2 Uo, etc.

    La combinaison du tzolkin et du haab produisait un cycle de 18 980 jours, correspondant à environ 52 années solaires. La fin de ce cycle de 52 ans était particulièrement redoutée parce qu'il s'agissait d'une période où le monde pouvait prendre fin et où le ciel pouvait s'effondrer si les dieux n'étaient pas satisfaits de la façon dont les humains s'étaient acquittés de leurs obligations.

    Le cycle de 52 ans n'était toutefois pas adéquat pour mesurer le passage ininterrompu du temps à travers les âges. On a donc conçu un autre calendrier appelé le compte long, basé sur les unités suivantes de temps : un kin (un jour); un uinal (un mois de 20 kin); un tun (une année de 360 kin ou 18 uinal); un katun (20 tunes); un baktun (20 katunes ou 400 ans). Il y avait aussi des unités de temps plus longues comme le pictun, le calabtun, le kinchiltun, et le alaun. Chaque alaun équivalait à 64 millions d'années.

    Il y a deux façons de dater un événement d'après les calendriers mayas. Le compte long est calculé à partir du cycle actuel de la création et il correspond à notre ère. La date de cette création est fixée à l'an 3114 ou 3113 av. J.-C. de notre calendrier moderne. Cette date est le point de départ de tous les calculs subséquents - tout comme nous fixons les dates de notre histoire moderne à partir de la naissance du Christ.

    Pour indiquer une date, le calendrier maya utilisait cinq points de référence dans l'ordre suivant : baktun, katun, tun, uin, kin. On écrivait, par exemple : 9.10.19.5.11 10 Chuen 4 Kumku, ce qui correspond à 9 baktuns (1 296 000 jours), 10 katuns (72 000 jours), 19 tuns (6 840 jours), 5 uinals (100 jours), 11 kin (11 jours) ou 1 374 951 jours (environ 3764 années solaires) depuis le début de la dernière Création qui se situe dans le cycle du calendrier maya à la position 10 Chuen, 4 Kumku - ou aux alentours de notre année 651 ou 652 apr. J.-C.

    Un des rôles les plus importants du calendrier n'était pas de fixer les dates avec précision dans le temps, mais d'établir une corrélation entre les actions des chefs mayas et les événements historiques et mythologiques. Les faits et gestes accomplis par les dieux durant les journées mythiques étaient reproduits par les chefs mayas, souvent le jour anniversaire de l'événement - une date qui était soigneusement calculée par les prêtres mayas. Le calendrier servait aussi à désigner le moment des événements passés et futurs. Certains monuments mayas, par exemple, consignent les dates des événements qui se sont produits 90 millions d'années auparavant, tandis que d'autres prédisent des événements qui auront lieu 3000 ans plus tard.

    Le calendrier prédisait aussi l'avenir comme c'est le cas pour notre calendrier du zodiaque. Les Mayas croyaient par exemple que la date de naissance d'une personne ou le signe sous lequel elle était née déterminait le sort qui lui était réservé sa vie durant. Le nouveau-né était donc sous l'influence d'un dieu particulier tout au long de son existence. Certains dieux étaient plus bienveillants que d'autres et l'on considérait comme chanceux un enfant né sous d'heureux auspices. L'enfant né sous l'influence d'un dieu moins bénéfique devait toute sa vie s'attirer ses faveurs - surtout durant les périodes inquiétantes comme celle du uayeb de l'année solaire.

    Les savants se sont souvent demandé pourquoi le calendrier maya était si complexe. La raison en est, en partie, qu'il revenait aux prêtres mayas de décider des dates des événements sacrés et du cycle agricole. Il importait donc peu que les gens ordinaires comprennent le calendrier et les prêtres pouvaient le rendre hermétique à souhait.

    L'ancien cycle maya est toujours en vigueur dans le sud du Mexique et dans les hautes terres mayas où les prêtres du calendrier s'affairent encore à effectuer le comput des 260 jours pour les actes de divination et autres activités chamanistiques. Ces prêtres jonglaient avec les cycles du temps et les opérations savantes pour en effectuer le calcul, surtout à propos des dates qui faisaient coïncider des cycles et des nombres. Ils maintiennent aujourd'hui la tradition dans le sud du Mexique et dans les hautes terres mayas.


    L'astronomie


    De tous les anciens calendriers du monde, ceux de la civilisation maya et des autres civilisations méso-américaines sont les plus complexes et les plus précis. Les calculs de la concordance entre les cycles mayas de 260 jours et de 365 jours donnent, dans les tropiques, des résultats presque identiques à ceux de l'année solaire actuelle, la marge d'erreur n'étant que de 19 minutes.

    Les prêtres-astronomes mayas cherchaient des signes dans les cieux. Pour tracer les mouvements complexes du soleil, des étoiles et des planètes, ils avaient construit des observatoires et des gnomons mesurant les ombres portées et ils observaient l'horizon; à partir de ces observations, ils faisaient de savants calculs et les notaient dans leurs chroniques ou «codex». Ils dressaient ensuite des calendriers pour consigner le mouvement des astres et le passage du temps. Les Mayas tenaient aussi des registres détaillés des phases de la lune sans toutefois consigner officiellement ces données dans un calendrier lunaire.

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    À l'aide d'une branche fourchue, les astronomes ont fait des observations pour calculer les mouvements complexes de Vénus et d'autres astres.

    Dans les cités mayas, les édifices cérémoniels étaient rigoureusement alignés sur la direction de compas. Au moment des équinoxes du printemps et de l'automne, par exemple, les rayons du soleil pénétraient par les meurtrières d'un observatoire maya, éclairant ses murailles intérieures.
    Le principe de l'alignement était aussi appliqué à l'extérieur des temples et des palais. L'exemple le plus connu se trouve à Chichén Itzá, la principale ville maya de la péninsule du Yucatán. Depuis des siècles, une foule s'y rassemble chaque année pour observer la magie du soleil illuminant les marches d'une pyramide dédiée à Quetzalcoatl, dieu incarné sous les traits d'un serpent à plumes. Lors des équinoxes vernales et automnales, le soleil illumine graduellement les marches et la tête du reptile au bas de l'escalier de la pyramide, un jeu de lumière donnant vie au serpent qui semble onduler du haut de la montagne sacrée en direction de la Terre.
    Pourquoi donc les Mayas se donnaient-ils tant de mal pour aligner leurs places et leurs temples cérémoniels sur le soleil et les étoiles? En partie, sans doute, pour rendre hommage aux dieux. La tombe de Pacal à Palenque, par exemple, est alignée sur le Soleil. Au solstice d'hiver, le Soleil se couche derrière la haute corniche qui se profile derrière la pyramide de Pacal, au centre de la voûte du temple. Pas à pas, le Soleil s'avance dans le ciel, pénètre dans le Temple des Inscriptions, en éclaire le mur du fond puis, dans sa course vers l'horizon, il semble descendre les marches du temple pour se poser sur la tombe. La mort de Pacal et son entrée dans le monde souterrain font écho, par l'alignement de son tombeau, à la mort du Soleil et à sa plongée dans l'univers des ténèbres.
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    (à gauche) Érigé sur les contreforts inférieurs de la Sierra Madre, le temple des Inscriptions doit son nom à la série de hiéroglyphes qui orne les murs intérieurs du temple qui se trouve au sommet de la pyramide. On ne peut pénétrer dans la salle sépulcrale, qui se trouve au niveau du sol, que par un escalier qui s'ouvre dans le plancher du temple.
    (au centre) Tout à côté, le «Palais» domine la zone centrale de Palenque. Une de ses particularités est la tour de quatre étages qui y a été ajoutée vers 721 apr. J.-C. par un fils de lord Pacal. On serait tenté de penser que la tour servait à observer le ciel et les étoiles, mais même si ce n'était pas le cas, il demeure qu'elle aurait offert une perspective imprenable du soleil se couchant sur la tombe de Pacal.
    (à droite) On croit que le «Caracol» à Chichén Itzá aussi servait comme observatoire. Certaines des portes et des fenêtres se misent en ligne avec les orbites des planètes.


    Les Mayas ont construit des observatoires dans bon nombre de leurs villes et ils ont aligné d'importantes structures sur les mouvements des corps célestes. Ce sont parfois des groupements de temples, comme les trois que l'on voit à Uaxactún, qui marquent la position du Soleil levant au moment du solstice d'été, des deux équinoxes et du solstice d'hiver. Le type d'architecture que l'on trouve comme le Caracol, à Chichén Itzá, est aussi fonction de l'apparition des corps célestes comme les Pléiades et Vénus. Un des temples d'Uxmal renferme des centaines de symboles vénusiens.

    Métaphores astronomiques et événements célestes définissaient le paysage rituel des chefs mayas. Les transferts du pouvoir royal, par exemple, semblent, dans certains centres, s'être opérés au moment du solstice d'été. À Palenque, on peut lire sur une inscription que le fils de Pacal, Chan-Bahlum, a inauguré le complexe du temple de la Croix le 23 juillet 690 - lors de la conjonction de Jupiter, de Saturne, de Mars et de la Lune. Aux yeux des Mayas, cet événement peut avoir représenté la naissance primordiale des trois divinités ancestrales de la dynastie palenque de la Mère originale (la Lune) et leur être apparu comme l'occasion rêvée de dédier un monument à leur accession au pouvoir.

    Des chefs mayas, sculptés ou peints sur des peintures murales, arborent des symboles des cieux, notamment une ceinture ou un diadème figurant une suite de symboles liés à la Lune, au Soleil, à Vénus, au jour, à la nuit et au ciel. On les voit aussi transportant des barres ornées comme des diadèmes pour indiquer qu'ils avaient un mandat du ciel ou encore assis, entourés d'une auréole leur conférant un pouvoir céleste. Les chefs s'associaient aussi volontiers aux divinités bénéfiques comme le Dieu du Soleil et, tout comme les prêtres, ils aimaient se «vêtir des cieux» s'enveloppant d'une peau de jaguar dont les mouchetures scintillaient comme les étoiles du firmament.

    Les Mayas croyaient aussi que les mouvements du Soleil et de la Lune étaient, à chaque étape de leur trajectoire, guidés par les dieux. À leurs yeux, le Soleil et la Lune, au plus profond des ténèbres de la nuit, continuaient à voyager dans l'univers souterrain, sous la menace de divinités maléfiques qui voulaient freiner leur élan. De là à croire que les corps célestes avaient grand besoin des hommes et de leurs rites sacrés comme l'automutilation, la torture et le sacrifice humain, il n'y avait qu'un pas. Il s'agissait pour eux simplement du prix à payer pour la survie de l'univers. La mort devenait dès lors un privilège conférant l'immortalité aux disparus ou à ceux qui s'offraient en holocauste.

    Les cycles répétitifs de la création et de la destruction que décrit la mythologie maya servaient à rappeler aux humains l'importance de leurs obligations envers les dieux qui assuraient la survivance de l'humanité et le prix à payer pour leurs manquements. D'après le calendrier sacré des Mayas, chaque période de 52 ans ramenait la menace de la destruction de l'univers. Les divinités et les autres forces de la création et du chaos se livraient alors dans l'univers des mortels une bataille sans merci déterminant le sort de chacune des créatures de ce monde.

    La planète Vénus avait une signification particulière pour les Mayas et Quetzalcoatl, par exemple, est actuellement identifié à Vénus. Le codex de Dresde, une des quatre chroniques mayas épargnées, renferme aussi un relevé détaillé des apparitions de Vénus et il servait à prédire l'avenir. La guerre elle-même était déclenchée sur ordre du ciel, encore une fois par la planète Vénus. On peut voir sur les stèles et autres sculptures les insignes de guerre de Vénus tandis que les raids et les captures étaient réglés d'après ses apparitions, surtout sous forme de l'«étoile» du soir. Dans toute la Méso-Amérique, l'art de la guerre était souvent réglé sur les mouvements de Vénus.

    La mythologie, l'astrologie et les calendriers mayas étaient intégrés dans un système de croyance unique. Les Mayas observaient le ciel et les calendriers pour prédire les éclipses solaires et lunaires, les cycles de la planète Vénus et les mouvements des constellations. Ces phénomènes n'étaient pas perçus comme des mouvements mécaniques mais comme des actes des divinités - des événements mythiques se reproduisant depuis la Création.

    Il existe encore dans les régions mayas aujourd'hui des prêtres du calendrier qui font le comput du cycle sacré de 260 jours pour les actes de divination et autres activités chamanistiques. De nombreux éléments de ce système de croyance provenaient du ciel, mais des prêtres-astronomes intervenaient sur terre pour superposer la structure sacrée du cosmos aux activités du monde terrestre.
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