Gaz de schiste - fiche d’information
Qu’est-ce que le gaz de schiste?
Le gaz de schiste est un gaz naturel. Sa particularité réside dans le fait qu’il est
enseveli très profondément sous terre, à l’intérieur de massifs rocheux appelés
schistes ou shales, selon les experts
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. C’est la matière organique enfouie dans la
roche qui, en se décomposant, engendre la formation du gaz.
Comment le gaz de schiste est-il exploité?
Si l’exploitation des gaz de schiste est si particulière, c’est qu’elle est rendue
possible par la jonction innovatrice de deux techniques, soit le forage horizontal et
la fracturation hydraulique. Contrairement au forage vertical, qui permet de creuser
jusqu’à 90 mètres sous la surface, le forage horizontal rend possible l’atteinte de
profondeurs allant de 600 à 1 800 mètres. Quant à la fracturation hydraulique, elle
consiste à injecter dans le sol, sous très forte pression, un fluide composé
majoritairement d’eau et de sable auxquels sont ajoutés plusieurs produits
chimiques. L’injection de ce liquide, en fracturant la roche, permet de libérer le gaz.
C’est la combinaison de ces deux techniques qui constitue une innovation rendant
possible l’exploitation de cette filière énergétique.
Où sont exploités les gaz de schiste actuellement?
Les États-Unis ont été précurseurs en matière d’exploration et d’exploitation des
gaz de schiste. Ceux-ci sont exploités dans pas moins de 22 formations géologiques
réparties dans 20 États. Les principaux sites d’exploitation américains sont situés
au Texas, au Colorado, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, en Alabama et dans le
Wyoming. Différents projets d’exploration sont aussi entrevus dans l’État de
New York. Le schiste de Barnett, au Texas, est le gisement qui a été jusqu’ici
exploité le plus intensivement.
Au Canada, plusieurs projets ont été amorcés en Colombie-Britannique (le bassin
de Horn River, les schistes de Montney), en Alberta (le groupe de Colorado), en
Saskatchewan (le groupe de Colorado) et en Nouvelle-Écosse (les schistes de
Horton Bluff). Au Québec, ce sont les schistes d’Utica, dans les basses-terres du StLaurent, qui suscitent la convoitise des entrepreneurs. Ce gisement, situé sous les
zones densément peuplées s’étendant entre Montréal et Québec, est celui ayant le
potentiel de fracturation le plus élevé au pays.
Quels sont les impacts potentiels de cette industrie sur les ressources en
eau?
L’information disponible actuellement nous incite à croire que l’exploration et
l’exploitation des gaz de schiste pourraient avoir des impacts importants sur les
ressources hydriques québécoises, en quantité comme en qualité et cela, à toutes
les étapes de la production. Des analyses plus poussées sont nécessaires afin
d’identifier avec précision les risques environnementaux et d’évaluer s’il existe des
façons de les minimiser.
À titre d’exemple, la quantité importante (plus de 50 %) de fluide qui demeure
dans le sol à l’issue de la fracturation hydraulique pourrait engendrer une
contamination des eaux souterraines. En outre, la gestion des eaux résiduelles est
problématique puisque les infrastructures municipales ne sont pas conçues pour
traiter ces liquides et n’ont pas la capacité de le faire. Finalement, les grandes
quantités d’eau utilisées tout au long de la production, et particulièrement lors de la
fracturation, pourraient exercer une pression additionnelle sur les ressources
hydriques, engendrer des conflits d’usage et nuire aux écosystèmes.